J’ ai un projet de devenir professeur de danse de société et en particulier de Salsa. Je suis actuellement un danseur de 25 ans. J’ai découvert ma passion pour cet art il y a deux ans. Aussi j’envisage d’intensifier ma pratique et de me perfectionner, pour dans un premier temps faire de la compétition et dans un second temps enseigner
Bien des vocations sont tardives dans cette activité et il faut surtout un goût pour la pédagogie. Par contre il y a un point faible dans les parcours car danse classique et danse de compétition diffèrent beaucoup de la danse de société ou danses de loisirs (Salsa, Rock, Tango Argentin) et de la danse de salon.
Certes dans la danse de compétition et la danse de salon on fait les mêmes pas, les mêmes figures mais la finalité n’est pas la même : En compétition, il faut trouver les enchaînements qui sont les plus jolis et « spectaculaires » alors qu’en danse de salon il faut être capable de danser avec n’importe qui !
En danse de compétition on s’entraîne en couple toujours le même et en répète ses enchaînements jusqu’à la perfection. Alors qu’en danse de société, le travail du danseur doit être différent de la danseuse. Il faut développer chez la danseuse sa souplesse, son équilibre et son aptitude à se laisser conduire. Au niveau technique il lui faut seulement des bases comme les tours talons, les élévations , les inclinaisons… Quant au danseur, il doit connaître en plus des enchaînements, comment les choisir dans l’espace disponible et suivant les aptitudes de la danseuse, mais le principal, il doit savoir « commander » la danseuse.
Toutes ces choses ne sont pas apprises, ou très peu, dans les cours orientés compétition. Le plus révélateur est que les cours sont communs danseurs et danseuses et qu’on favorise plutôt la formation de couples fixes.
L’approche est souvent différente, des jeunes couples qui se lancent d’abords dans la compétition et si ils ont la chance de bons résultats (championnat de France par exemple), vont ensuite essayer de valoriser leur acquis en devenant professionnels et créant un cours de danse de salon. Mais les qualités nécessaires sont différentes. Si la compétition est difficile et ingrate car le jugement est toujours subjectif, l’enseignement nécessite d’autres compétences. Il existe des formations et des diplômes (plus ou moins fédéraux !) permettant d’enseigner, mais le cursus est payant (très cher) pour un résultat quelconque. Si tu as la passion de la danse et que tu aimes enseigner pourquoi pas te lancer, quitte à fréquenter un temps le milieu ou un cours de danse (ou plusieurs). Il y a une forte demande, les gens éprouvent le besoin de bouger et c’est plus agréable que la gymnastique. On voit fleurir des offres aberrantes, qui pourtant attirent des candidats comme apprendre la valse pour un mariage ! Mais au delà des danses de la mode du moment, il y a un réel besoin de bons profs qui ont compris que la danse de société est aussi une activité sociale permettant aux gens de se divertir et de se rencontrer. La nomenclature des danses de compétition standards et latines est un bon point de départ. Il faut seulement éliminer les enchaînements, certes spectaculaires, mais qui ne peuvent se pratiquer en dancing avec des couples occasionnels.
Bien évidemment, avoir une solide base en danse et une sensibilité artistique est obligatoire, les formations proposées ne permettent pas d’apprendre la danse mais de devenir professeur. Il est également primordial d’avoir une bonne santé et une bonne hygiène de vie.
Il faut avoir envie de partager sa passion avec les élèves et vouloir transmettre ses connaissances. Le sens de l’écoute et du dialogue ainsi qu’une certaine autorité naturelle et une capacité d’adaptation sont aussi des qualités très importantes lorsqu’il s’agit de tenir un rôle pédagogique.
Une formation musicale est évidemment la bienvenue. Enfin, les professeurs de danse doivent savoir suivre les tendances, car la danse est un art en constante évolution.